Miracle, l'habillement recrée enfin des emplois en France

Porté par l'essor du luxe made in France, le secteur doit embaucher entre 3. 000 à 4. 000 emplois par an en production. Une nécessité pour faire face aux départs à la retraite, et à la hausse des commandes des grandes maisons, dont les collections se vendent dans le monde entier. Les jeunes marques de mode sont elles aussi à l'origine de créations de postes. Mais la situation est tendue, faute de capacités et de personnel.

AtelierLes ateliers, comme les Etablissements Thierry et Fonlupt ont des plans de charge élevés, liés aux commandes en hausse des groupes de luxe. (Pauline & Mehdi - Photographie)

Par Dominique Chapuis

Publié le 30 déc. 2019 à 7h25Mis à jour le 30 déc. 2019 à 15h32

Miracle, l'habillement recrée enfin des emplois en France. Le secteur s'apprête à embaucher entre 3.000 à 4.000 salariés par an. A dire vrai, personne n'aurait parié sur un tel retournement pour cette filière qui avait été démantelée dans les années 1980, annihilée par des délocalisations massives.

De 160.000 emplois à la fin des Trente Glorieuses, le secteur s'est réduit comme peau de chagrin, pour ne compter plus qu'entre 10.000 et 15.000 postes en production. Mais depuis 2015, les besoins des PME travaillant pour la mode et le luxe se font plus pressants. Partout, des Pays de la Loire à la Bretagne en passant par la Normandie, les ateliers s'agrandissent et se modernisent, jusqu'à être confrontées au manque de personnel.

Campagne de recrutements

« Nos entreprises doivent aujourd'hui recruter pour faire face au départ à la retraite d'une partie de leurs salariés, mais aussi pour accompagner la croissance du secteur du luxe », résume Marc Pradal, le coprésident de l'Union française des industries mode et habillement.

La progression du marché du luxe alimente 50 % des embauches. « Il y a entre 10 % à 15 % de création nette d'emplois », estime Laurent Vandenbor, délégué général de Mode Grand Ouest. Le made in France est un autre levier, encore modeste, actionné par  de jeunes marques comme le Slip Français, atelier Tuffery ou les jeans 1083.

Le luxe fait pression

Pour susciter les vocations, le Comité Stratégique de Filière Mode & Luxe, qui regroupe aussi arts de la table, bijouterie-joaillerie, et maroquinerie […], a lancé une campagne mettant en valeur ces métiers. Car les difficultés de recrutement inquiètent les groupes de luxe, soucieux de la capacité de leurs sous-traitants à suivre le mouvement. Il reste entre 250 à 300 façonniers au service des grandes maisons, LVMH, Chanel ou Hermès dans l'Hexagone.

« Il n'y a pas eu de nouvelles entreprises. Les PME qui ont survécu à la crise de 2009 se sont agrandies et ont l'obligation de trouver des solutions », reprend Laurent Vandenbor. Des ateliers aujorud'hui sous tension, avec des plans de charge élevés.C'est le cas chez Thierry (Calvados) et Fonlupt (Mayenne), spécialistes du flou (robes, jupes), qui comptent désormais 215 salariés - contre 90 en 2008.

 

Dominique Chapuis Les Echos Lire la suite ici

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